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Le futur des services financiers

L'AGEFI: Monday, February 7th 2011

ANTHEMIS GROUP. Le créateur de la plateforme d'investissement était présent à conférence Lift de Genève pour parler de l'avenir des transactions financières.

Sean Park, le créateur d'Anthemis Group basé à Genève, préconise la révolution technologique des services appliqués aux transactions. Nous nous trouvons actuellement dans une époque de transition entre la fin de l'ère industrielle et le début de l'ère de l'information. Nous assistons à un recadrage de la valeur des échanges, qui prend forme sous la matrice des 1 et des 0, affirme-t-il. Auteur de plusieurs courts métrages et d'un blog sur la réforme des services financiers dans une ère technologique centrée sur le client, Sean Park possède plus de 16 ans d'expérience financière. Il a aussi été administrateur au sein du Groupe Markit et président du conseil de l'International Index Company, autrefois iBoxx. Il siège par ailleurs, en tant qu'administrateur au sein du conseil de FX Capital Group, ainsi que d'autres systèmes d'échange faisant usage du web 2.0. Mon objectif principal est de trouver des entreprises qui se servent de nouvelles technologies, pour fournir un service plus intuitif au client final en réduisant le nombre d'intermédiaires entre les marchés. Sans pour autant, lui faire encourir de frais supplémentaires, précise-t-il.

Les services fondamentaux qui intéressent Anthemis Group sont les suivants : l’échange sous toutes ses formes, l’optimisation des ressources, le stockage d’information, le transfert d’informations et la comptabilité générée par ces derniers. L'élément principal de tous ces services est toutefois la confiance du client. Un élément qui échappe aujourd'hui à la plupart des banques, continue-t-il. Selon lui, les éléments principaux qui conduiront à cette révolution de notre accès aux services financiers résident également sur l'optimisation des frais de ces services. Notamment grâce au cloud Computing, aux EaaS (Enterprise as a Service) ou aux SaaS (Software as a Service) qui n'est pas une technologie, mais une méthode de distribution. Le fait de mettre à disposition un logiciel sous forme de service web semble devenir le futur delà distribution, dépassant un mode ASP, qui selon certains spécialistes est encore trop souvent «bricolé». Le mode ASP à la différence du SaaS, héberge le composant serveur d'une application client-serveur. Le mode ASP perpétue donc la tradition déclinante du service propriétaire exploitable exclusivement avec un client lourd, également propriétaire. Il faut toutefois noter que certaines entreprises déjà bien établies sur le marché, telles que SWIFT, font également des efforts pour réduire le coût des transactions. Un programme SWIFT 2015 développé sous l’impulsion de Yawar Shah, président du conseil, et Lazaro Campos, CEO depuis 2007, a été présenté lors de la conférence SIBOS à Amsterdam au mois d’octobre. Ce plan comprend une restructuration des frais encours par les clients, une meilleure segmentation de ceux-ci, ainsi qu'un plan d'assainissement des finances internes, visant à renforcer la confiance perdue ces dernières années. Avec un trafic financier en baisse de 2,4% en 2009, Yawar Shah a assuré que ces mesures représentent d'énormes changements au sein de l'entreprise. Autre élément important, les plateformes d'échange. De Facebook en passant par Betfair à NYSE EuroNext, Sean Parks prévoit des places de marché pour toutes les plateformes. La start-up américaine Metamarkets, représente selon lui, ce passage à l'ère des marchés d'échange du web 2.0. L'infrastructure créée, cherche à réduire l'opacité des prix de la publicité sur Internet. Metamarkets souhaite dynamiser ces entreprises mondiales, écrasées par la vitesse, la granularité et la quantité de données des transactions qu'elles génèrent, explique David Soloff, CEO de Metamarkets. Puis, finalement, la digitalisation. En se fondant sur les travaux des théoriciens tels que Ronald Coase ou Herbert Simon, Sean Park reprend les concepts de l'optimisation des coûts en les adaptant à l'ère digitale.

L’innovation et les business models peuvent aujourd’hui reposer sur d’autres sources d’expertise et de financement grâce au crowd-sourcing ou au concept de l’innovation ouverte. Au-delà de cela, se trouvent les modèles qui ont pour fondement les plateformes digitales, les Api (interface de programmation), et bien entendu, les produits finaux tels que les applications et les services. Les modèles basés sur des plateformes physiques ne sont pour autant pas tous à délaisser. Cette nouvelle dimension vient tout simplement proposer des économies d'échelle et créer de nouveaux écosystèmes greffés sur des marchés existant, précise Sean Park. En d'autres termes, le créateur d'Anthémis pointe vers l'arrivée des BaaS (banking), PaaS (Payment), RMaaS (Risk Management) et FXaaS (Foreign Exchange, grâce à une multitude de nouveaux petits acteurs. Il cite notamment Blueleaf ou BankSimple parmi les entreprises qui se profilent sur ces segments. En suisse, Dukascopy ou CFinancials sont également de bons exemples. Le futur de l'innovation financière réside sur la création d'Api.